Campagnes en MéditerranéeEdit
Henry II scelle un traité avec Soliman le Magnifique afin de coopérer contre les Habsbourg en Méditerranée. Cela fut déclenché par la conquête de Mahdiya par l’amiral génois Andrea Doria le 8 septembre 1550, pour le compte de Charles Quint. L’alliance permit à Henri II de pousser les conquêtes françaises vers le Rhin, tandis qu’une flotte franco-ottomane défendait le sud de la France.
Le siège ottoman de Tripoli en 1551 fut la première étape de la guerre totale d’Italie de 1551-59 sur le théâtre européen, et en Méditerranée les galères françaises de Marseille reçurent l’ordre de rejoindre la flotte ottomane. En 1552, lorsque Henri II attaque Charles Quint, les Ottomans envoient 100 galères en Méditerranée occidentale, qui sont accompagnées par trois galères françaises commandées par Gabriel de Luetz d’Aramon dans leurs raids le long de la côte de Calabre en Italie du Sud, capturant la ville de Reggio. Lors de la bataille de Ponza, devant l’île de Ponza, la flotte rencontre 40 galères d’Andrea Doria, et parvient à vaincre les Génois et à capturer sept galères. Cette alliance conduira également à l’invasion combinée de la Corse en 1553. Les Ottomans continuent de harceler les possessions des Habsbourg avec diverses opérations en Méditerranée, comme l’invasion ottomane des îles Baléares en 1558, suite à une demande d’Henri II.
Campagnes terrestresModifier
Sur le front continental, Henri II s’allie aux princes protestants allemands lors du traité de Chambord en 1552. Une première offensive en Lorraine, lors de la deuxième guerre de Schmalkad, est couronnée de succès, Henri capturant les trois villes épiscopales de Metz, Toul et Verdun, et les sécurisant en battant l’armée envahissante des Habsbourg à la bataille de Renty en 1554. Cependant, l’invasion française de la Toscane en 1553, pour soutenir Sienne, attaquée par une armée impériale-florentine, est défaite à la bataille de Marciano par Gian Giacomo Medici en 1554. Sienne tombe en 1555 et finit par faire partie du grand-duché de Toscane fondé par Cosimo Ier de Médicis, grand-duc de Toscane.
Un traité à Vaucelles est signé le 5 février 1556 entre Charles Quint et Henri II de France. Après l’abdication de l’empereur Charles en 1556, qui a divisé l’empire des Habsbourg entre Philippe II d’Espagne et Ferdinand Ier, le centre de gravité de la guerre s’est déplacé vers les Flandres. Cependant, la trêve est rompue peu de temps après. Le pape Paul IV, mécontent, incite Henri II à se joindre aux États pontificaux pour envahir la Naples espagnole. Le 1er septembre 1556, Philippe II répond en envahissant de manière préventive les États pontificaux avec 12 000 hommes sous les ordres du duc d’Albe, mais les forces françaises approchant par le nord sont vaincues et obligées de se retirer à Civitella en août 1557. Les Espagnols tentent de bloquer Rome en occupant le port d’Ostie, mais sont repoussés par les armées papales lors d’une attaque surprise. Cependant, les troupes françaises n’étant pas en mesure de leur venir en aide, les armées papales sont laissées à découvert et sont vaincues, les troupes espagnoles arrivant aux portes de Rome. Par crainte d’un nouveau sac de Rome, Paul IV accède à la demande du duc d’Albe, qui souhaite que les États pontificaux déclarent leur neutralité. L’empereur Charles V critique l’accord de paix comme étant trop généreux envers le pape.
Philippe, conjointement avec Emmanuel Philibert de Savoie, défait les Français à Saint-Quentin. L’entrée en guerre de l’Angleterre plus tard dans l’année entraîne la prise de Calais par les Français, et les armées françaises pillent les possessions espagnoles dans les Pays-Bas. Néanmoins, Henri est contraint d’accepter un accord de paix dans lequel il renonce à toute autre revendication sur l’Italie.
Les guerres se terminent pour d’autres raisons, notamment « le double défaut de 1557 », lorsque l’Empire espagnol, suivi rapidement par les Français, fait défaut sur ses dettes. En outre, Henri II a dû faire face à un mouvement protestant croissant à l’intérieur, qu’il espérait écraser.
Technologie militaireEdit
Oman (1937) soutient que les campagnes peu concluantes qui manquent généralement d’un engagement décisif étaient largement dues à un leadership efficace et à un manque d’esprit offensif. Il note que les troupes mercenaires ont été utilisées trop souvent et se sont avérées peu fiables. Hale souligne la force défensive des forts à bastions nouvellement conçus en angle pour dissiper le feu des canons. La cavalerie, qui utilisait traditionnellement des tactiques de choc pour vaincre l’infanterie, les a largement abandonnées et s’est appuyée sur des attaques au pistolet par rangs successifs d’assaillants. Hale note l’utilisation de formations de masse démodées, qu’il attribue à un conservatisme persistant. Dans l’ensemble, Hale met l’accent sur de nouveaux niveaux de compétence tactique.
FinancesEdit
En 1552, Charles V avait emprunté plus de 4 millions de ducats, la campagne de Metz ayant coûté à elle seule 2,5 millions de ducats. Les expéditions de trésors en provenance des Indes s’élèvent à plus de deux millions de ducats entre 1552 et 1553. En 1554, le déficit de trésorerie pour l’année est évalué à plus de 4,3 millions de ducats, même après que toutes les recettes fiscales des six années suivantes aient été promises et que les recettes aient été dépensées à l’avance. À ce moment-là, le crédit commence à coûter à la couronne 43 % d’intérêt (financé en grande partie par les familles bancaires Fugger et Welser). En 1557, la couronne refusait le paiement des Indes, car même celui-ci était nécessaire au paiement de l’effort de guerre (utilisé dans l’offensive et la victoire espagnole à la bataille de Saint-Quentin en août 1557).
Les finances françaises pendant la guerre ont été principalement financées par l’augmentation de l’impôt sur la taille, ainsi que par des impôts indirects comme la gabelle et les droits de douane. La monarchie française a également eu recours à de lourds emprunts pendant la guerre auprès de financiers à des taux d’intérêt de 10 à 16 %. La taille a été estimée en perception pour 1551 à environ six millions de livres.
Pendant les années 1550, l’Espagne avait un effectif militaire estimé à environ 150 000 soldats, alors que la France avait un effectif estimé à 50 000.
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