L’histoire de notre tribu : Hominini

(« original » / collines de Tugen)

6,5
Dessin du matériel fossile d’Orrorin tugenensis. « Orrorin tugenensis » par Lucius est sous licence CC BY-SA 3.0.

SITES

Aragai et Kapsomin dans les collines de Tugen au Kenya

PEOPLE

Brigitte Senut et Martin Pickford

INTRODUCTION

En 2000, l’équipe de Brigitte Senut et Martin Pickford a découvert du matériel fossile (voir figure 7.1) provenant de la formation Lukeino dans les collines de Tugen au Kenya. Surnommés « Homme du millénaire » en raison de leur découverte opportune, les fossiles ont été datés d’environ 6 millions d’années et ont reçu la classification taxonomique d’Orrorin tugenensis (« homme originel des collines de Tugen »). Au départ, de nombreux paléoanthropologues étaient sceptiques, d’autant plus que les fossiles n’étaient pas mis à la disposition de la communauté scientifique. Bien qu’il y ait encore des débats, O. tugenensis est de plus en plus présenté dans les textes publiés comme un hominine.

PHYLOGÉNIE

L’ascendance de O. tugenensis est inconnue. Senut et Pickford pensent que l’Orrorin est ancestral aux humains. Ils suggèrent que la tribu des hominines s’est divisée avant 6 mya avec Orrorin et certaines espèces d’australopithes (spécifiquement Australopithecus anamensis et Australopithecus afarensis, qu’ils placent dans le genre Preanthropus) dans la lignée humaine et les ardipithes et les australopithes robustes, ou paranthropines (dont Australopithecus africanus), sur une autre branche qui s’est éteinte.

DÉCOUVERTE ET GAMME GÉOGRAPHIQUE

Il n’y a que deux sites connus pour l’espèce, Aragai et Kapsomin, qui se trouvent tous deux dans les collines de Tugen au Kenya (voir figure 7.2).

6.6
Sites d’Orrorrin tugenensis, Kenya. « Orrorin localities » par Chartep est sous licence CC BY-SA 3.0.

CHARACTÉRISTIQUES PHYSIQUES

Peu de parties du corps ont été récupérées. Les fossiles sont constitués d’un humérus, d’un fémur et d’une mandibule partiels ; d’un os distal du pouce (phalange) ; et de quelques dents. Les caractéristiques primitives comprennent les vestiges d’un complexe d’affûtage, avec de grandes canines et une prémolaire « semi-sectorielle ». Les molaires étaient recouvertes d’un émail épais comme celles des hominines ultérieures, et bien qu’elles soient petites comme les nôtres, elles n’étaient pas aussi étendues latéralement. Senut et Pickford affirment que le fémur d’O. tugenensis est très semblable à celui des humains, avec sa grande tête et son angle porteur/bicondylien semblable à celui des hominines, et qu’il fait donc partie de la lignée humaine.

ENVIRONNEMENT ET MODE DE VIE

Il est généralement admis qu’O. tugenensis était bipède, et qu’ils pratiquaient probablement un mode de vie similaire à celui des ardipithes et des australopithes. Ainsi, ils étaient probablement semi-terrestres, se nourrissant à la fois dans les arbres et sur le sol et utilisant les arbres pour dormir et se protéger. Cependant, leur fémur plus humain et l’émail épais de leurs molaires les rapprochent davantage des australopithes. Ils passaient donc probablement plus de temps au sol que les ardipithes et exploitaient un plus grand pourcentage de ressources terrestres qui entraînent une plus grande usure des dents. De plus, comme Australopithecus afarensis, O. tugenensis présente des vestiges du complexe de rodage et pourrait donc être ancestral aux australopithèques.

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