Les fans ont été soufflés mercredi lorsque Mariah Carey a révélé dans une interview franche qu’elle a un trouble bipolaire – et a gardé le silence sur son état pendant 17 ans.
Carey a déclaré à People qu’elle a été diagnostiquée pour la première fois avec le trouble – qui est caractérisé par des épisodes alternés de hauts et de bas émotionnels – en 2001, mais qu’elle « ne voulait pas y croire ». Elle a également dit qu’elle n’a pas suivi de traitement pour son état de santé par peur qu’il soit divulgué au public.
« Jusqu’à récemment, je vivais dans le déni et l’isolement et dans la peur constante que quelqu’un m’expose », a expliqué Carey. « C’était un fardeau trop lourd à porter et je ne pouvais tout simplement plus le faire ». Mais finalement, elle a décidé de se faire soigner et suit maintenant une thérapie et prend des médicaments. « J’ai mis des personnes positives autour de moi et j’ai recommencé à faire ce que j’aime – écrire des chansons et faire de la musique », a-t-elle poursuivi.
Carey a reçu un diagnostic de bipolarité II, une forme de trouble bipolaire qui implique des périodes de dépression et d’hypomanie.
La bipolarité I et la bipolarité II comprennent toutes deux des périodes de manie et de dépression qui peuvent au moins durer une semaine ou plus. Pendant les périodes de dépression, les patients peuvent se sentir « déprimés » ou désespérés, avoir une faible énergie ou avoir l’impression de ne pas pouvoir apprécier les choses. Pendant les périodes de manie, les personnes peuvent agir de manière plus impulsive ou faire des choix risqués. Elles peuvent également avoir l’impression d’avoir un surplus d’énergie ou de ne pas avoir besoin de dormir, avoir des pensées qui s’emballent, se sentir nerveuses ou parler très vite.
Pour les personnes atteintes de bipolarité II, les épisodes dépressifs semblent dominer et les périodes de manie prennent la forme d’une hypomanie, qui a tendance à être moins grave que la manie observée dans la bipolarité I, selon l’Institut national de la santé mentale (NIMH). La clé de l’hypomanie est que, contrairement à un épisode maniaque complet, elle n’est généralement pas assez extrême pour avoir un impact négatif sur la vie normale d’une personne. Les personnes atteintes de bipolarité I peuvent connaître à la fois des épisodes maniaques et hypomaniaques. La manie chez les bipolaires I peut être si grave que les symptômes et le comportement peuvent nécessiter une attention médicale, indique le NIMH.
Parce que la dépression peut être plus profonde chez les personnes atteintes de bipolarité II, ces personnes peuvent présenter un risque accru de suicide et d’automutilation. « Les dépressions chez les patients bipolaires II sont souvent assez graves et peuvent conduire à des pensées suicidaires », Jed Magen, D.O., professeur associé et président du département de psychiatrie de l’Université d’État du Michigan, déclare à SELF.
Malheureusement, il est fréquent que les personnes atteintes de trouble bipolaire, et de problèmes de santé mentale en général, retardent la recherche d’un traitement.
Le trouble bipolaire touche environ 2,6 % de la population américaine, selon la National Alliance on Mental Illness. Mais comme pour les autres maladies mentales, le trouble bipolaire s’accompagne d’une certaine stigmatisation qui peut provoquer de la honte ou décourager les gens de demander de l’aide.
« Il peut être très difficile pour les gens d’accepter qu’ils ont des symptômes qui justifient un traitement », explique à SELF Mary Fristad, docteur en psychologie et directrice de la recherche et des services psychologiques au Wexner Medical Center de l’Université d’État de l’Ohio. Mais si vous recevez un diagnostic de santé mentale, il est important de se rappeler que ce n’est pas votre faute – et cela n’a pas à vous définir.
« Les troubles du cerveau ne sont pas plus la « faute » de quiconque que n’importe quel autre type de trouble physique », dit Fristad. Avoir un trouble bipolaire ou tout autre problème de santé mentale « n’est pas un défaut de caractère », ajoute-t-elle. « C’est une maladie qui mérite le respect et un traitement complet ». Il est important de se répéter régulièrement cela si vous hésitez à demander de l’aide pour une maladie mentale.
Il faut souvent des années pour qu’une personne présentant les symptômes d’une maladie mentale obtienne réellement un diagnostic et commence à envisager ses options, dit Fristad. Cela rend la mise en œuvre du traitement d’autant plus urgente une fois qu’ils sont diagnostiqués.
Le trouble bipolaire, comme certaines autres maladies mentales, peut s’aggraver avec le temps. Ainsi, ne pas le traiter signifie que les symptômes peuvent avoir un impact encore plus profond sur la vie de la personne, explique à SELF Anne H. Gilbert, M.D., psychiatre à l’Indiana University Health. « Vous voulez faire ce que vous pouvez pour prévenir une maladie plus grave en aval », dit-elle.
Le traitement du trouble bipolaire implique généralement des médicaments tels que des stabilisateurs d’humeur, des antipsychotiques atypiques et des antidépresseurs, selon le NIMH. Ces médicaments fonctionnent généralement mieux lorsqu’ils sont associés à une thérapie, dit le Dr Magen.
D’autres types de gestion du mode de vie sont également cruciaux, dit Fristad. Il peut s’agir de maintenir un cycle de sommeil régulier et de dormir suffisamment, de faire de l’exercice régulièrement, de manger sainement, d’avoir un bon système de soutien social et de travailler avec un thérapeute qui connaît bien votre état, dit-elle. Bien qu’il puisse être intimidant de réaliser que vous devez faire beaucoup de travail pour rester en bonne santé, c’est absolument possible.
La révélation personnelle de Carey permet de mettre en lumière la réalité de la vie avec une maladie mentale grave et la façon dont la stigmatisation peut rendre plus difficile l’obtention du traitement que vous méritez. « Si vous ne pouvez pas parler du problème, vous ne pouvez pas le résoudre », dit Fristad.
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