Note de suicide manuscrite de Kurt Cobain (1994), avec des parties lues de manière émouvante par Courtney Love

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Beaucoup de gens avec qui j’ai grandi avaient à un moment ou à un autre une version du texte de l’oncle fou du rock and roll Neil Young à portée de main, comme le YOLO d’un vieil homme : « Mais la plupart d’entre nous ont abandonné leur adhésion superficielle à ce sentiment vers la fin du lycée, réalisant que trop de nos héros étaient morts ou mourants, et que nous voulions vivre. Malheureusement, ce n’était pas le cas de Kurt Cobain, qui a cité la phrase de Young dans sa lettre de suicide. Cobain est mort à l’âge de vingt-sept ans, mais à l’âge émotionnel d’un adolescent fragile et égocentrique, handicapé par sa dépendance à l’héroïne et par une timidité surnaturelle qu’il n’a pu surmonter. J’étais en dernière année de lycée et, bien que n’étant pas un grand fan, je me souviens avoir été horrifié par la dévotion quasi religieuse accordée à Cobain après son suicide (sans parler du marketing). La perversité du culte de la mort de Kurt Cobain réside précisément dans le fait que son statut d’icône à la fin de sa vie l’a enfoncé encore plus dans une sorte de vie parallèle. Cobain était constitutionnellement une anti-rock star à qui on a fait croire, d’une manière ou d’une autre, qu’il était censé être Freddie Mercury.

Cobain mentionne Mercury dans sa lettre de suicide manuscrite (en haut). C’est un texte troublant, décousu mais convaincant, oscillant sauvagement dans le ton mais dont le thème est surtout une note de conscience de soi douloureuse et maladroite, adressée non pas à sa femme ou à sa fille, mais à son ami imaginaire d’enfance, « Boddah ». Le « rugissement maniaque des foules », écrit Cobain, « ne m’affecte pas de la même manière que pour Freddie Mercury », dont Cobain « admire totalement l’amour et l’adoration ». Il se plaint d’avoir l’impression de pointer une horloge, se qualifie de « narcissique » et de « trop sensible » : « Le petit Poisson triste, sensible et insensible. » Ce n’est que plus tard qu’il mentionne sa fille Frances, et seulement à la fin par son nom, dans un post-scriptum qui dit :

Frances et Courtney, je serai à votre autel.
S’il vous plaît, continuez Courtney,
pour Frances
pour sa vie qui sera tellement plus heureuse
sans moi.

Lisez la transcription complète de la lettre sur reddit. Courtney a effectivement continué, bien qu’accusée d’avoir encaissé l’héritage de Kurt, et même d’avoir planifié sa mort dans un certain nombre de théories du complot (beaucoup impliquant ce post-scriptum). Ci-dessus, vous pouvez l’entendre pleurer Cobain avec ses fans et lire son dernier mot. C’est une écoute difficile, sans aucun doute. Quoi que l’on puisse penser des circonstances de la mort de Cobain, il ne fait aucun doute qu’il était épuisé, profondément déprimé et fortement dépendant, et le fait de monter sur scène soir après soir n’a rien arrangé. Neil Young a parlé de la mort de Cobain dans son autobiographie récente, Waging Heavy Peace.  » Moi, par coïncidence, j’avais essayé de le joindre. Je voulais lui parler. Lui dire de ne jouer que quand il en avait envie. » Bien qu’il ait précédemment évité la question, Young admet avoir été hanté par la référence de Cobain aux paroles de « My My, Hey Hey (Out of the Blue) », « burn out, fade away ». Comme beaucoup de gens, il m’est difficile d’entendre cette chanson et de ne pas penser à l’incarnation beaucoup trop littérale de ces paroles par Cobain.

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Josh Jones est un écrivain et un musicien basé à Durham, NC. Suivez-le sur @jdmagness

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