Pourquoi nous rêvons, et ce qui se passe quand nous le faisons

1. Les rêves les plus vifs et les plus « réalistes » se produisent pendant le sommeil à mouvements oculaires rapides (REM), qui se concentre davantage dans la seconde moitié de la nuit. Bien qu’une certaine activité de rêve se produise également pendant le sommeil profond (ou à ondes lentes), elle est beaucoup moins formée et structurée, et le rappel du contenu de ces rêves est beaucoup plus limité.

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2. Dans le sommeil paradoxal, il y a une perte de presque tout le tonus musculaire, à l’exception du diaphragme et des muscles oculaires. Cela explique pourquoi il est très fréquent que les gens décrivent qu’ils se sentent paralysés et incapables de bouger lorsqu’ils rêvent d’une situation stressante (comme être poursuivi).

3. Cela dit, il existe une condition rare connue sous le nom de trouble du comportement REM dans laquelle les gens agissent violemment dans leurs rêves, souvent au point de se blesser et/ou de blesser leurs partenaires de lit. Ce phénomène est surtout observé chez les hommes âgés et peut être le signe avant-coureur de troubles neurologiques dégénératifs, comme la maladie de Parkinson.

4. Certains médicaments peuvent rendre les rêves encore plus vifs. Les bêta-bloquants, une classe de médicaments souvent prescrits pour certains types de maladies cardiaques, sont connus pour le faire. Certaines personnes atteintes de narcolepsie à qui l’on a prescrit des amphétamines ont rapporté des hallucinations si extrêmes qu’elles ont d’abord reçu le diagnostic de schizophrénie, jusqu’à ce que l’on réalise quelle était la cause sous-jacente des hallucinations et que l’on constate qu’elles disparaissent rapidement à l’arrêt du médicament.

5. Le rêve comme gardien du sommeil (1) : les stimuli externes désagréables ou autrement perturbateurs (pour le sommeil) sont souvent sublimés et incorporés dans un rêve afin de « l’expliquer » et de permettre au cerveau de continuer à dormir sans avoir à réagir. Par exemple, un individu privé de sommeil peut entendre la sonnerie du réveil et la transformer en cloche d’un camion de pompiers.

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6. Le rêve comme gardien du sommeil (2) : Le faux réveil est un phénomène dans lequel une personne fait un rêve dans un rêve, en rêvant qu’elle s’est réveillée, mais en fait continue directement dans un second rêve, évitant le besoin de se réveiller. Un exemple de ceci peut être trouvé chez un enfant qui mouille son lit la nuit, qui prend conscience de sa vessie de plus en plus pleine, et qui rêve qu’il est réveillé par son parent et emmené à la salle de bain, et qui se permet de commencer à uriner en se tenant debout au-dessus des toilettes dans son rêve, bien qu’il reste très bien dans son lit, comme il le découvre tristement quand il sent l’humidité chaude qui trempe lentement son pyjama et ses draps.

7. Le rêve comme gardien du sommeil (3) : Freud soutenait qu’un but des rêves était de permettre à la psyché de prendre des impulsions et des désirs non agis et de les réaliser loin de l’esprit conscient, afin de les résoudre et d’être libéré de l’anxiété que la simple reconnaissance de leur existence génère, qui à son tour peut perturber ou empêcher le sommeil. C’est le cas, par exemple, des désirs sexuels socialement inacceptables (un homme sexuellement attiré par la sœur de sa femme peut résoudre cette pulsion dans le cadre d’un rêve, selon Freud, sans avoir à persévérer sur cette pulsion et à subir la frustration permanente de ne pas l’assouvir, l’anxiété que la simple reconnaissance de ce désir peut déclencher, et les récriminations sociales de passer à l’acte).

8 Une autre théorie sur le rêve soutient que les rêves incarnent les processus de consolidation de la mémoire, d’apprentissage et de désapprentissage qui se produisent pendant les différents stades du sommeil, en particulier le sommeil lent et le sommeil paradoxal. Au fur et à mesure que de nouvelles informations sont intégrées dans la mémoire, le renforcement des connexions synaptiques et l’effacement des autres conduisent à la génération d’images qui se manifestent sous forme de rêves.

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9. Les schémas de sommeil spécifiques et stéréotypés observés chez les personnes souffrant de troubles de l’humeur sont nettement différents de ceux observés chez les personnes sans troubles de l’humeur. Il y a un temps plus court entre le début du sommeil et le début du REM, et les périodes initiales de REM sont plus longues chez les personnes souffrant de dépression et/ou d’épisodes maniaques. On ne comprend pas comment ces phénomènes sont liés.

10. Certaines personnes sont capables de « prendre en charge » leurs rêves, et de les manipuler dans certaines directions grâce à une technique connue sous le nom de rêve lucide. On s’en est servi pour réduire efficacement les cauchemars et pour traiter la dépression et l’automutilation.

11. De nombreuses cultures attribuent une signification prophétique aux rêves (on en trouve un exemple dans l’histoire de Joseph dans le livre de la Genèse). D’autres sont plus sceptiques. Aristote a écrit un traité sur les rêves il y a 2400 ans dans lequel il a déclaré que « la plupart des rêves dits prophétiques devraient être classés comme des coïncidences » (« On Prophesying by Dreams », Aristote, traduit par J. I. Beare, http://classics.mit.edu/Aristotle/prophesying.html).

Dennis Rosen, M.D.

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