Le système de capitainerie au Brésil avait ses racines dans la concession royale portugaise de la fin du Moyen Âge, le senhório (seigneurie), qui, à son tour, avait été légèrement modifié lorsque les Portugais ont commencé à coloniser les îles atlantiques inhabitées des Açores, des Madères et du Cap-Vert au XVe siècle. Dans ces cas, certains individus avaient reçu la juridiction, les droits et les revenus qui avaient appartenu au roi et étaient appelés donatários (donataires), parce qu’ils avaient reçu un doação (cadeau) de la couronne, souvent en récompense de services. La carta de doação était accompagnée d’un foral, qui expliquait en détail les droits et les devoirs des colons par rapport au donatário et à la couronne. Les concessions étaient perpétuelles et héréditaires, mais si la lignée s’éteignait, la concession revenait à la couronne.
En réponse aux menaces françaises croissantes sur le Brésil et pour mieux coloniser la région, le roi João III (r. 1521-1557) institua le système de capitainerie, qui avait bien fonctionné dans les îles de l’Atlantique. Entre 1534 et 1536, quinze concessions, s’étendant chacune le long de la côte de dix à cent lieues (les trois cinquièmes d’entre elles s’étendant sur cinquante lieues ou plus), ont été accordées à douze seigneurs-propriétaires ou capitaines. En commençant par le fleuve Amazone et en s’étendant vers le sud jusqu’à l’État actuel de Santa Catarina, il s’agissait de Pará (João de Barros et Aires da Cunha) ; Maranhão (Fernão Álvares de Andrade) ; Piaui et Ceará (António Cardoso de Barros) ; Rio Grande (João de Barros et Aires da Cunha) ; Itamaracá (Pero Lopes de Sousa) ; Pernambuco (Duarte Coelho Pereira) ; Bahia (Francisco Pereira Coutinho) ; Ilheus (Jorge Figueiredo Correia) ; Porto Seguro (Pero do Campo Tourinho) ; Espírito Santo (Vasco Fernandes Coutinho) ; São Tomé (Pero de Gois) ; Rio de Janeiro (Martim Afonso de Sousa) ; Santo Amaro (Pero Lopes de Sousa) ; São Vicente (Martim Afonso de Sousa) ; et Santa Ana (Pero Lopes de Sousa). La Couronne accordait à chaque donatário des pouvoirs administratifs, fiscaux et judiciaires étendus en échange de la colonisation et de la défense, à leurs frais, des terres qui leur étaient concédées. Ils pouvaient faire des concessions de terres (sesmarias) et fonder des villes.
Seulement dix des capitaineries susmentionnées ont été colonisées au XVIe siècle. Deux ont été laissées à l’abandon par leurs donatários, et plusieurs ont échangé des mains. Porto Seguro fut vendu au premier duc d’Aveiro et Ilheus au riche marchand Lucas Giraldes. En outre, deux petites capitaineries héréditaires ont été établies : Ilha de Itaparica (1556) dans la baie de Tous les Saints et Paraguasu (1566) dans le Recôncavo de Bahia. À la fin du XVIe siècle, le Rio Grande do Norte, Paraiba, Bahia et Rio de Janeiro étaient devenus des colonies royales. Cependant, au XVIIe siècle, la Couronne a créé une nouvelle série de capitaineries héréditaires dans l’État du Brésil et dans l’État du Maranhão, ce dernier ayant été séparé de l’État du Brésil en 1621. Bien que cinq nouvelles capitaineries héréditaires aient été créées dans l’État du Brésil, seules deux d’entre elles ont survécu et revêtent une certaine importance : Campos de Goitacases, donnée à Salvador Correia de Sá et ses descendants, et Nossa Senhora da Conceição de Itanhaém. Sous le règne de João V (r. 1706-1750), cinq colonies propriétaires de l’État du Brésil ont été incorporées par la Couronne. En 1759, les autres ont également été absorbées. Dans les années 1630, les capitaineries de Cumá, Caete, Cametá et Cabo do Norte ont été créées dans l’État du Maranhão. En 1665, Ilha Grande de Joanes (l’île de Marajó) est devenue une capitainerie héréditaire. En 1685, le Xingu a été créé mais n’a jamais été colonisé. Mais entre 1752 et 1754, les six capitaineries susmentionnées ont été incorporées à l’État du Grão Pará et du Maranhão.
Les efforts déployés par les auteurs antérieurs sur le sujet pour caractériser les capitaineries comme étant soit féodales, soit capitalistes, ont peu ajouté à la compréhension de cette institution importante.
Voir aussiBarros, João de ; Coelho Pereira, Duarte ; João III du Portugal ; João V du Portugal.
BIBLIOGRAPHIE
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