Est-il vraiment plus difficile de traiter les ulcères prépyloriques ?

Les ulcères prépyloriques et duodénaux ont certaines caractéristiques communes : la sécrétion d’acide gastrique est augmentée et il y a une association avec le groupe sanguin O. Beaucoup ont donc considéré les ulcères prépyloriques comme une variété d’ulcère duodénal. D’un point de vue anatomique, cependant, les ulcères prépyloriques sont clairement des ulcères gastriques. Après une vagotomie sélective proximale, le taux de récidive est très élevé, s’élevant à plus de 30 % en 5 ans ; ce taux est nettement supérieur à celui des ulcères duodénaux. De meilleurs résultats sont obtenus dans les ulcères prépyloriques, si la vagotomie est associée à une procédure de drainage. Ces dernières années, certaines données, provenant principalement de Scandinavie, se sont accumulées, indiquant que les ulcères prépyloriques sont plus résistants au traitement par les antagonistes des récepteurs H2 de l’histamine que les ulcères duodénaux ou les ulcères situés dans d’autres parties de l’estomac. En outre, le taux de récidive est particulièrement élevé dans les ulcères prépyloriques. Il faut toutefois tenir compte du fait que non seulement toutes ces études ont porté sur un nombre relativement faible de patients, mais aussi que les taux de guérison des ulcères prépyloriques dans d’autres études étaient similaires à ceux observés pour les ulcères duodénaux et les ulcères situés dans d’autres parties de l’estomac. Des études prospectives portant sur un grand nombre de patients sont donc nécessaires avant de pouvoir tirer une conclusion claire et nette. Il existe plusieurs raisons pour lesquelles les ulcères prépyloriques pourraient être plus résistants au traitement. Il faut tenir compte des troubles de la vidange gastrique, du reflux duodéno-gastrique ou de la gastrite chronique, notamment en cas d’infection par Campylobacter pylori. A l’heure actuelle, on ne peut que spéculer sur la validité de l’une ou l’autre de ces hypothèses.