Introducing the Atlas Obscura Podcast

Peu d’endroits en Amérique du Nord vous permettent de marcher simultanément dans les empreintes des mineurs des années 1860 et de Sean Connery des années 1970.

Niché dans les collines et les creux du pays du charbon de l’est de la Pennsylvanie, le village d’Eckley a été planifié et construit dans les années 1850 pour loger les ouvriers travaillant dans la mine de charbon Council Ridge. Au début du siècle, Eckley comptait des familles originaires du Pays de Galles, d’Allemagne, d’Italie, de Slovaquie, de Pologne, de Lituanie et d’Irlande. C’était l’une des douzaines de villes « patch » similaires disséminées dans toute la région, appartenant à de puissantes sociétés minières afin de s’assurer qu’une partie au moins des salaires de leurs travailleurs revenait à la société sous forme de loyer et de fournitures achetées au magasin général géré par la société. Actives jusqu’au début des années 1900, Eckley et nombre de ses mines environnantes ont été vendues face à la baisse des profits après la Seconde Guerre mondiale.

Eckley aurait connu le même sort que la plupart des communautés minières de l’époque – développement ou démolition – si Sean Connery n’avait pas été là. Enfin, Paramount Pictures. Alors qu’elle cherchait des lieux de tournage pour un film sur les tristement célèbres Molly Maguires, une bande de mineurs irlandais connus pour avoir intimidé les patrons des compagnies minières dans les années 1850, Paramount a choisi Eckley, étrangement bien préservée. Après la sortie de Molly Maguires en 1970, la ville a été donnée à la Pennsylvania Historical and Museum Commission. Une vingtaine d’individus résident encore dans le village à l’année, dont beaucoup sont des descendants des mineurs originels de Council Ridge.

Aujourd’hui, les visiteurs peuvent se promener dans la rue principale d’Eckley, retraçant la hiérarchie de la main-d’œuvre minière depuis les cabanes occupées par les ramasseurs d’ardoise non qualifiés, en passant par les maisons en bardeaux à deux étages construites pour les mineurs qualifiés, jusqu’aux douillettes maisons unifamiliales réservées aux surintendants et aux patrons. Enfin, à l’extrémité ouest de la rue se dresse une impressionnante maison de style néo-gothique construite spécialement pour le propriétaire de la mine, Richard Sharpe. Les accessoires du film de 1969, y compris la réplique du brise-glace qui domine le centre de la ville, sont disséminés parmi les structures originales du XIXe siècle. Les directives de préservation exigent des résidents à plein temps qu’ils dissimulent toutes les traces extérieures de la vie moderne derrière des cabanes en bois suffisamment authentiques pour que l’on puisse facilement imaginer qu’elles contiennent des réserves illicites d’alcool à brûler ou un respirateur commun à poumons noirs, plutôt que des antennes paraboliques et des bouches d’incendie. L’isolement dans les bois et un sens palpable de l’histoire évoquent des histoires sinistres de maladies, de blessures et d’industrie, rendant une visite d’automne ou d’hiver particulièrement obsédante.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.