Nicolet, Explorations de

NICOLET, EXPLORATIONS DE. Jean Nicolet de Belleborne devint un interprète, un commis et un négociant en Nouvelle-France, ainsi qu’un explorateur. Fils d’un messager postal royal, il est né vers 1598 près de Cherbourg, en Normandie. Sa carrière coloniale semble avoir commencé sérieusement en 1619/20, lorsqu’il a été envoyé au Canada par la Compagnie de Rouen et Saint-Malo, peut-être après une brève visite initiale en 1618. Selon les Jésuites, avec qui il entretient des liens étroits – et qui en feront l’éloge dans leurs Relations – son bon caractère et son excellente mémoire impressionnent les personnes influentes de la colonie. Samuel de Champlain, gouverneur de facto, envoie bientôt Nicolet hiverner chez les Algonquins Kichesipirini, qui occupent l’île Allumette (près de Pembroke, en Ontario) et prélèvent des droits sur la route commerciale de la rivière des Outaouais. C’est là que le futur interprète commence à se familiariser avec les Algonquins.

Après un séjour de deux ans, Nicolet se rapproche du lac Huron pour vivre parmi les Nipissings, un peuple algonquin voisin, pratiquant le commerce et participant aux conseils des Nipissings. Ce dernier honneur aurait reflété son statut de représentant de Champlain ainsi que sa propre expérience croissante de la diplomatie. En 1634, Nicolet est envoyé en mission de paix et en voyage d’exploration dans la région supérieure des Grands Lacs. Comme le reste de la carrière de Nicolet, cette expédition est mal documentée, et les spécialistes ne s’entendent pas sur sa destination précise et sur les parties aux négociations.

Nicolet rend visite aux Winnebagos, très probablement dans la région de Green Bay au Wisconsin, et négocie la fin des hostilités entre eux et une nation amérindienne voisine. Pendant qu’elle dure, la paix favorise l’expansion du commerce des fourrures. Les autorités semblent avoir placé de grands espoirs dans l’explorateur Nicolet, lui offrant une robe chinoise brodée pour impressionner ses hôtes, qui avaient été décrits aux Français comme des « gens de la mer » (la mer étant, on l’espérait, le Pacifique). Nicolet ne reste que brièvement dans la région, mais il rapporte des informations qui, bien qu’elles ne clarifient guère la géographie française officielle des lacs supérieurs, confirment que le Pacifique et la Chine se trouvent plus à l’ouest que certains ne le pensaient. Sa visite doit également avoir permis aux Winnebagos d’améliorer leur connaissance des Français, une fois passé leur étonnement devant leur visiteur habillé de façon élaborée et armé d’un pistolet.

Après avoir été rappelé de ses fonctions chez les Nipissings – peut-être parce que les Jésuites jugeaient que la présence d’interprètes dans la région perturbait leur mission huronne – Nicolet est nommé commis et interprète algonquin pour la Compagnie de la Nouvelle-France à Trois-Rivières. Apparemment déjà père de l’enfant d’une Nipissing, Nicolet épouse en 1637 Marguerite Couillard, la fille d’une famille coloniale bien branchée.

En octobre 1642, l’interprète se noie dans le Saint-Laurent, juste en amont de Québec, lorsque le bateau qui l’emmène pour une course diplomatique à Trois-Rivières chavire. Habile négociateur avec les Autochtones et les membres influents de la société coloniale, Nicolet est représentatif d’une poignée d’intermédiaires compétents qui ont contribué à façonner les relations franco-amérindiennes dans les premières années de la Nouvelle-France. Ce faisant, il a exploré à la fois le territoire et la culture autochtones.

BIBLIOGRAPHIE

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—. Histoire de la Nouvelle-France : La seigneurie des Cent-Associés : La société. Montréal : Fides, 1983.

ThomasWien

Voir égalementHuron/Wyandot ; Nouvelle-France ; Winnebago/HoChunk .

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