Vivian Maier – Estime de soi

Vivian Maier – Rue

J’ai vu l’histoire de Vivian Maier des milliers de fois, et j’en arrive à chaque fois à la même conclusion. C’était une photographe extrêmement talentueuse avec une très faible « estime de soi ». Les gens se fâchent quand je dis ça, mais qu’on le veuille ou non, c’est vrai. Quel artiste sérieux ne ferait pas sa propre promotion d’une manière ou d’une autre pour se faire connaître du public ? Vous voulez me faire croire qu’elle était une nonne ou un moine sous couverture qui avait fait vœu de pauvreté ? Je comprends qu’elle n’aimait pas se mêler aux gens,… surtout aux adultes. En fait, c’était une « ermite urbaine ». Je ne dis pas cela sans une pointe de tristesse. Avec un soutien artistique, aurait-elle pu être encore plus ?

Rolleiflex
© Vivian Maier
Rolleiflex
© Vivian Maier

La brillance de l’œuvre

Ses sujets sont une curiosité pour beaucoup lorsqu’on essaie de rectifier son apparente distance volontaire avec les gens. Cependant, elle utilisait presque exclusivement un Rolleiflex. Ainsi, ce que vous pensez être un contact visuel intime est en fait un sujet qui regarde un objectif. Elle regarde vers le bas, dans le viseur, au « moment décisif », et ne s’engage donc pas directement avec son sujet. Peut-être un autre stratagème pour garder ses distances avec une humanité avec laquelle elle voulait manifestement s’engager intimement (et brillamment). Mais je ne suis pas un psychiatre qualifié,… alors, oubliez mes divagations sur le fonctionnement interne de Vivian Maier et de sa psyché. Tout ce qui compte, c’est l’œuvre.

Rolleiflex
© Vivian Maier

John Maloof coécrivait un livre sur son quartier de Portage Park à Chicago, pour des raisons historiques et immobilières. (Il était agent immobilier) Dans sa chasse à l’imagerie architecturale vintage, il a acheté une boîte de négatifs dans une salle des ventes. Il espérait que quelques photos anciennes de son quartier de Portage Park se trouveraient dans la masse de négatifs. Hélas, pas de Portage Park. Bien que n’étant pas lui-même un passionné de photographie (il l’est probablement maintenant), il a posté une centaine d’images sur Flickr. Les réactions sont nombreuses. À ce moment-là, il a réalisé que ce qu’il avait trouvé avait probablement encore plus d’importance qu’il ne l’avait imaginé.

Vivian Maier
© Vivian Maier

Les appareils photo

Elle a bien utilisé d’autres appareils photo, et a en fait commencé par utiliser un simple appareil photo Kodak Brownie box. Mais rapidement, elle est passée à un Rolleiflex. Elle n’était pas une photographe de rue particulièrement sournoise, car elle portait toujours les Rolleiflex autour du cou, tout en s’occupant simultanément des enfants. (dont elle était la nounou) D’abord à New York, puis à partir de la fin des années 50, à Chicago. Elle utilisait principalement un Rolleiflex 3.5T, Rolleiflex 3.5F, Rolleiflex 2.8C ou Rolleiflex Automat. Mais elle avait d’autres appareils photo qu’elle utilisait de temps en temps, y compris des 35 mm. J’ai même une photo d’elle avec un Leica autour du cou. Mais je pense qu’elle était plus à l’aise avec le Rolleiflex.

Vivian Maier
© Vivian Maier

Elle semblait faire des photographies pour la raison que tous les photographes devraient faire des photographies. Elle n’avait pas le choix, mais son travail n’a jamais été exposé de son vivant. En fait, elle n’a jamais montré son travail à personne ! Donc, je vais juste le dire. Elle était probablement la photographe la plus dépourvue d’ego qui ait jamais existé. Joel Meyerowitz a dit des images de Maier : « Elles sont pleines d’esprit, de surprise et d’espièglerie. Son humanisme décent de base est évident partout dans ses photographies. » Son nom est aujourd’hui cité dans les mêmes cercles qu’Henri Cartier-Bresson, Garry Winogrand et Diane Arbus. Elle connaissait leur travail, comme l’indiquent les livres qu’elle a laissés derrière elle. Il est difficile de dire dans quelle mesure ils l’ont influencée. Mais il est certain qu’elle n’a directement imité aucun d’entre eux. Vivian Maier est restée fidèle à Vivian Maier et à son environnement.

Vivian Maier
© Vivian Maier

Les livres préférés

Il reste encore des dizaines de milliers d’images à voir la lumière du jour. Mais John Maloof semble faire un bon travail sur cette tâche monumentale. J’ai 3 de ses livres préférés. Chacun d’eux m’émerveille plus que le précédent. Finding Vivian Maier », « Vivian Maier-Photographe » et « Vivian Maier Self Portraits ». Tous sont exceptionnels, et tous ont près de 5 étoiles sur amazon. Pour découvrir d’autres œuvres de Vivian Maier et voir les prochaines expositions, consultez le lien ci-dessous vers son site web. Oui ! Elle est entrée dans le 21ème siècle avec un site web.

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