Théodoric Ier roi des Wisigoths (418-451)

Théodoric Ier, fut roi des Wisigoths de 418 à 451. Théodoric Ier était le fils ou, plus probablement, le gendre, d’Alaric Ier. Il fut élu roi lors d’une assemblée générale de son peuple. Le fait même du long règne de Théodoric Ier indique qu’il était capable de manœuvrer entre les deux factions de son peuple. D’une part, il était suffisamment hostile à Rome. D’autre part, il a réussi à pacifier la noblesse wisigothique et à renforcer sa position en tant qu’aristocratie agricole et classe dirigeante. Ce que nous savons de ses activités montre qu’il a traité Rome avec une hostilité sélective et prudente. Dans les années de son règne, les Wisigoths étaient encore considérablement inférieurs aux Romains en termes de puissance militaire, et Théodoric ne fit jamais d’attaque sur le territoire romain sans s’assurer au préalable que les Romains étaient occupés ailleurs.

Le début

L’arrivée au pouvoir de Théodoric coïncide dans le temps avec la colonisation par les Wisigoths de la province d’Aquitaine et des parties frontalières des provinces voisines. Apparemment, au début, la tribu wisigothique était complètement occupée par le développement de ces terres, puisque la première mention des Wisigoths ne réapparaît dans les sources qu’en 422. Cette année-là, avec le général romain Kastin, ils s’opposent aux vandales qui se sont installés à Betik. Alors que la victoire était proche, les Goths frappèrent leurs alliés à l’arrière, et les Romains subirent une défaite dévastatrice. L’ordre en fut probablement donné par Théodoric lui-même. Quoi qu’il en soit, il n’y eut aucune conséquence pour cette trahison.

Hispania 418

Les guerres pour l’accès à la Méditerranée

Le trait le plus important qui détermina la politique wisigothique au cours des décennies suivantes fut le désir d’accéder à la Méditerranée, qui s’exprima d’abord par des tentatives de capture des villes d’Arles et de Narbonne. Lorsque, après la mort d’Honorius en 423, le trône impérial fut usurpé. Théodoric Ier profite de ce désordre pour étendre les frontières de son État. Sous couvert de protéger le souverain légitime contre l’usurpateur, il attaqua Arles, la ville la plus importante des sept provinces gauloises, le lieu du rassemblement annuel des notables spirituels et séculiers de la Gaule, la clé de la vallée du Rhône. Théodoric l’assiège, mais l’attaque échoue.

En 427, les Goths combattent les ennemis de l’empire en Espagne, mais peu après, profitant de la guerre de Rome avec les Francs, les Wisigoths réitèrent la tentative de prendre Arles (430). La nouvelle attaque sur Arles fut à nouveau repoussée par Aetius, et le commandant des Wisigoths fut capturé par les Romains et ses soldats furent tués. Bien qu’il soit possible que ce détachement wisigoth ait agi indépendamment du roi Théodoric Ier et sans son approbation explicite.

En 436, alors que les forces impériales étaient engagées dans la lutte contre les Burgondes et les Bajorans en Armorique, Théodoric en profita pour se débarrasser de son dangereux adversaire, Aetius, ayant conclu une alliance avec le souverain d’Afrique, Boniface, qui tentait d’arracher à Aetius la primauté dans l’empire d’Occident, et essayait de s’emparer de Narbonne. Il dirigea lui-même l’armée sur Narbonne, où il resta jusqu’en 437, assiégeant avec succès la ville.
Politique étrangère et intérieure de Théodoric I
L’Empire romain d’Occident roula rapidement vers son déclin. Malgré les violations constantes du traité de 418 par les Wisigoths, ceux-ci restent formellement des alliés de Rome. Cependant, le retour et la préservation du statu quo dans les relations avec les barbares deviennent la limite de l’ambition des Romains. Pendant presque tout le règne de Théodoric, les Wisigoths sont considérés comme des fédérés, reconnaissant l’autorité suprême de l’empereur et soumis à la conscription pour le service militaire de Rome. Pendant tout ce temps, ils n’ont apporté une aide militaire à Rome qu’à trois ou quatre reprises, mais les Romains n’ont jamais mené d’opérations militaires contre les Wisigoths, si ce n’est des opérations défensives, lorsqu’ils ont attaqué pour la première fois les villes de la vallée du Rhône.

Théodéric aspirait à des objectifs plus larges dans le domaine de la politique étrangère. Il fiance une de ses filles à Hunerich, le fils du roi des vandales de Heiserich. Le but de ce mariage/union politique ne pouvait être que dirigé contre Rome. Un effort conjoint des Wisigoths et des Vandales pourrait alors infliger le coup fatal final à l’empire.

Invasion des Huns

Les relations avec Rome restaient tendues. Le commandant romain Aetius s’appuie sur des mercenaires huns afin de maintenir un maximum d’indépendance vis-à-vis des Wisigoths. Bientôt, le roi wisigoth doit réfléchir à l’alliance avec l’empire, car la horde sauvage hunnique s’approche de l’est, menaçant d’anéantir l’ensemble du monde culturel chrétien. Honoria, la fille de Galla Placidia et la sœur de l’empereur Valentinien III, qui avait été contrainte de faire vœu de virginité éternelle, voulait épouser le roi des Huns, Attila, qui a ensuite exigé la moitié de l’empire comme dot. Puis, ses prétentions ayant été rejetées, Attila tenta de pousser les Wisigoths et les Romains.

Aetius, pour être à la hauteur des hordes féroces et innombrables des Huns et de leurs alliés, rassembla des guerriers de tous les peuples qui vivaient alors en Gaule. Outre les Romains et les Wisigoths, il disposait de détachements auxiliaires composés de Francs rhénans, de Bretons, de Lètes sarmates et germaniques, de Burgondes et de Saxons gaulois. Ils comprenaient les Alans d’Orléans sous la conduite de leur roi.

Mort de Théodoric

Le 15 juillet 451, sur les champs catalans, ou plutôt mauriaciens, eut lieu une grande bataille. L’armée d’Attila, malgré un succès au centre de ses positions, où elle pressait grandement les Alans, les Francs, les Burgondes et autres alliés d’Aetius, fut flanquée par les Wisigoths, et se retira en désordre dans son camp fortifié. La nuit vint, sauvant leur situation. Bien qu’aucun des belligérants ne remporta la victoire finale, cette bataille historique dissipa le mythe de l’invincibilité d’Attila.

Le vieux Théodoric tomba en combattant courageusement à la tête de ses guerriers. Théodoric a régné pendant 33 ans. Il a considérablement renforcé l’autorité royale. Après sa mort, les sources ne rapportent plus rien sur l’élection d’un roi.

Source:

  • Chronique des rois wisigoths- M. Timofeev, V. Dryakhlov, Oleg Kudryavtsev, I. Dvoretskaya, S. Krykin.
  • Jordanie – Sur l’origine et les actes des Gets
  • Herwig Wolfram. Les Goths. Des sources au milieu du VIe siècle
  • Claudet Dietrich. Histoire des Wisigoths
  • Thompson EA Romains et Barbares. Chute de l’empire d’Occident
  • Tsirkin Yu. B. Sources antiques et du haut Moyen Âge sur l’histoire de l’Espagne
  • Europe occidentale . // Dirigeants du monde. Tableaux chronologiques-généalogiques sur l’histoire du monde en 4 vol. / Auteur-compilateur VV Erlikhman

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