LES CRÉATEURS AMÉRICAINS SE FONT UN NOM DANS LES ANNÉES 40

Les créateurs américains des années 40 tels que Claire McCardell, Bonnie Cashin, Brigance et Rudi Gernreich ont été une force omniprésente dans l’histoire de la mode, libérant la mode américaine du joug de Paris.

Selon un porte-parole du Metropolitan Museum of Art, c’est la visionnaire de la mode Dorothy Shaver de Lord & Taylor qui a fait campagne pour la reconnaissance des créateurs américains.

Elle a lancé une série de présentations en magasin qui reconnaissaient les vêtements par le nom du créateur plutôt que par celui du fabricant, démontrant ainsi la conviction de Shaver que les créateurs américains étaient pleinement égaux à leurs homologues européens établis.

La campagne de Shaver s’est poursuivie non seulement par l’intermédiaire de Lord & Taylor, mais aussi en collaboration avec Eleanor Lambert, publiciste réputée dans le domaine de la mode, des intérieurs et des arts, en créant les Coty American Fashion Critics Awards. La première cérémonie a eu lieu le 22 janvier 1943 au Metropolitan Museum, honorant Norman Norell, et décernant des prix spéciaux à Lily Dache et John Fredericks, célèbres créateurs de chapeaux.

Parmi les créateurs de mode exceptionnels des années 1940, américains et européens, selon la deuxième édition du « Fairchild’s Dictionary of Fashion »:

* Gilbert Adrian, un Américain qui a conçu pour les stars des Metropolitan-Goldwyn-Mayer Studios telles que Joan Crawford, Greta Garbo, Norma Shearer, Katharine Hepburn, Rosalind Russell. Remarqué pour les épaules larges exagérées sur les costumes cintrés, les manches dolman, la taille effilée, les rayures ou les taches de couleur incrustées, les imprimés animaliers dramatiques sur les robes du soir sinueuses en crêpe noir, les lignes asymétriques, les fermetures en diagonale et les énormes manches à volants.

* Cristobal Balenciaga, couturier hispano-français. A conçu des vêtements élégants pour la crème de la société internationale, la royauté et les stars de cinéma. Seul couturier capable de concevoir, couper, coudre et ajuster un vêtement entier ; vénéré comme le « maître » par son personnel et ses pairs. Parmi ses disciples figurent Givenchy, Courreges et Ungaro. Parmi ses innovations, citons la robe middy qui s’est transformée en chemise, le manteau cocon, la jupe ballon, le manteau-robe de chambre et le chapeau pillbox.

* Tom Brigance, designer américain. Designer pour Lord & Taylor qui a été pionnier dans l’utilisation de motifs surdimensionnés et mixtes, de géométries et de fleurs.

* Christian Dior, designer français. A lancé le révolutionnaire New Look, une silhouette ultra-féminine, des mètres de tissu dans une jupe presque à la cheville avec une taille minuscule, un corsage ajusté, des épaules arrondies et inclinées et des hanches rembourrées.

* Rudi Gernreich, Autrichien qui s’est installé en Californie. Il s’est spécialisé dans les vêtements de sport spectaculaires dans des combinaisons de couleurs et des coupes frappantes ; maillots de bain, sous-vêtements et bas — généralement coordonnés pour un look total. On se souvient des maillots de bain sans soutien-gorge et des costumes dénudés avec des côtés profondément découpés et des corsages transparents.

* James Charles, Londres et Paris. Qualifié par ses pairs de « génie… innovateur audacieux dans la forme des vêtements ». On se souvient de ses nouvelles techniques pour les patrons de robe, de ses nouvelles formes de robe, de sa robe de bal bouffante élaborée dans des mélanges bizarres de couleurs et de tissus ; de son manteau-cape ovale à ailes de chauve-souris, de ses châles dolman à la coupe complexe et de ses formes asymétriques. Désormais dans les collections de costumes de nombreux musées, dont le Brooklyn Museum et la Smithsonian Institution de Washington, D.C.

* Mainbocher, couturier américain. Remarqué pour la robe de mariée de la duchesse de Windsor en 1936 ; l’uniforme des WAVES (Women in the Navy) en 1942 et l’uniforme des Girl Scouts en 1948. Idées largement copiées : ses pulls bordés d’imprimés et doublés assortis aux robes, ses pulls du soir perlés, ses manteaux doublés de fourrure, ses costumes de pluie, son smoking en tweed avec ses blouses délicates et ses robes du soir à tablier brodé.

* Claire McCardell, créatrice américaine. Considérée comme la meilleure créatrice américaine des années 1940 et 1950, spécialisée dans les vêtements pratiques pour la working girl moyenne. On lui attribue l’origine du « look américain » — le concept de séparations inspiré des besoins de voyage, utilisant des denims de coton robustes, du ticking, du vichy et du jersey de laine. Elle a puisé des idées dans les vêtements de travail des fermiers, des cheminots, des soldats et des sportifs, comme les fermetures à crochets et à œillets. Quelques premières : — une robe de chambre enveloppée d’un surplis, des robes d’été à dos nu, une longue robe Empire en coton, de minuscules manches bouffantes, un maillot de bain une pièce enveloppant une couche, une combinaison de jeu à ballons et un chausson de danse pour la rue.

* Norman Norell, designer américain. Considéré comme le meilleur designer américain de la Septième Avenue — « Doyen de l’industrie de la mode », « Le Balenciaga américain ». Connu pour la précision de son travail, la pureté de ses lignes sans date. On se souvient de ses manteaux à double boutonnage, de ses blouses à nœuds en forme de chaton et de ses jupes droites, de ses robes à paillettes, de ses peignoirs « fumeurs » à la maison, de ses chemises droites en jersey de laine, de ses tailleurs-pantalons pour la ville et les voyages, de ses hauts en chandail et de ses jupes luxueuses, de son look de marin. Premier créateur élu au Hall of Fame par les juges des Coty Awards en 1958. Fondatrice et première présidente du Council of Fashion Designers of America.

* Clare Potter, créatrice américaine. Fait partie du premier groupe de créateurs américains honorés par Dorothy Shaver chez Lord & Taylor à la fin des années 1930. A créé sa propre entreprise sur la Septième Avenue sous le nom de Clare Potter dans les années 1940 et 1950, fabriquant des vêtements de sport classiques, des vêtements pour la maison et pour le dîner. Remarquée pour ses combinaisons de couleurs inhabituelles, le raffinement de ses coupes et l’absence de garnitures superflues.

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